
Être papa solo, c’est un défi quotidien. Mais pour moi, c’est aussi une mission pleine de sens. Chaque week-end où je l’ai avec moi, chaque moment partagé, je le prends comme un cadeau. Je fais ce que je peux avec ce que j’ai : un peu de temps, de la fatigue, mais surtout beaucoup d’amour.
Je ne suis pas parfait, je fais des erreurs comme tout le monde. Mais il y a des phrases que je ne veux jamais avoir à dire à ma fille quand elle sera grande. Des phrases qui seraient le signe que j’ai laissé passer l’essentiel. Alors aujourd’hui, je m’occupe d’elle comme je peux, pour ne jamais avoir à lui dire ces mots-là :
Les 10 réponses que je ne veux jamais donner à ma fille plus tard
- « Je n’avais pas le temps pour toi. »
Parce que même quand le temps manque, je veux qu’elle sache qu’elle a toujours été ma priorité. - « J’étais trop fatigué pour t’écouter ou passer du temps avec toi. »
Je préfère partager un dessin, un jeu, une discussion, plutôt que de sombrer dans la fatigue sans rien construire avec elle. - « Je ne savais pas comment faire, alors j’ai laissé tomber. »
Je veux rester ce papa qui cherche, qui apprend, qui se relève. - « Tu m’as parlé, mais je ne t’ai pas écouté. »
Je veux qu’elle se souvienne que je l’ai écoutée, même quand elle n’avait que quelques mots pour s’exprimer. - « Tu as grandi sans moi. »
Même si je ne l’ai qu’un week-end sur deux, je veux qu’elle ressent ma présence partout où elle va. - « J’étais trop occupé par mes problèmes ou mon téléphone. »
Je veux qu’elle se souvienne de mes yeux, pas d’un écran. - « Je t’aimais, mais je ne savais pas comment te le montrer. »
Je veux qu’elle ait grandi dans un amour visible, quotidien, concret. - « Je ne t’ai pas encouragée à rêver. »
Je veux qu’elle sache qu’elle peut tout imaginer, tout créer, et que je crois en elle. - « J’ai mis mes peurs sur toi. »
Je veux qu’elle avance légère, libre, avec ses propres choix. - « Je t’aime, mais tu ne l’as jamais vraiment su. »
Non. Je veux qu’elle en soit certaine. Chaque jour, chaque regard, chaque moment ensemble.
Je ne veux pas avoir à justifier mon absence. Je veux qu’un jour, elle regarde en arrière et se dise : « Mon père était là. Il a fait de son mieux. Il m’a aimée fort. »
Et rien que pour ça, je continue. Pas à pas. Week-end après week-end. Versez-la.
Je me souviens de mes premiers week-ends, lorsque ma fille n’avait pas encore 5 ans. Oui, je suis retourné chez mon père pendant un an avant de me remettre en appartement. Je me souviens très bien que les vendredis soir comme beaucoup d’autres s’étaient déjà déroulés, et se passeront encore, parce que c’est mon métier qui a des horaires flexibles qui dépendent du besoin des patients à la demande des médecins. Du moins ce sera toujours pareil au niveau de mes horaires sauf si je décide de changer de métier.
En 2018, je suis séparé depuis plus d’un an avec la mère de ma fille, et pendant 11 mois, j’ai profité d’être au chômage. Puis je me remets en selle sur ce que je sais le mieux faire, ambulancier. Pas métier évident, vous allez me dire.
Bref, mon weekend de garde avec ma fille commence. Il est 18h, parfois 19h si mon boss ne me permet pas de quitter plus tôt le travail. J’ai encore ma tenue sur le dos après une demie heure de route, un peu de tension dans les épaules, mais dans mon cœur… Une autre mission commence.
Je suis papa solo, et ce soir, c’est mon week-end avec ma fille. Elle a cinq ans, et dès que je la vois sortir de chez sa maman avec son sac sur le dos et son sourire aux lèvres, tout s’efface : la fatigue, les kilomètres, les urgences de la journée.
🍔 Le rituel du vendredi : un petit plaisir
Une fois sur deux, elle me demande : « Papa, on va au Burger King ? » Et souvent, je dis oui. Pas pour le burger. Pour ce moment à deux, dans la voiture ou autour d’un plateau, où elle me raconte sa semaine passée, ses activités avec ses copines, ses dessins animés préférés.
C’est notre pause, notre sas entre deux mondes.
🏠 Retour à la maison : ambiance cocooning
Quand on rentre, il est parfois tard. Même si un enfant de cinq ans devrait déjà être en pyjama et dans son lit, je prends le temps. Je lui fais souvent prendre sa douche le lendemain, car la fatigue nous prend de cours si bien que ça devient un jeu; une mini piscine dans la baignoire, parfois avec ses jouets d’eau qu’elle utilise pour m’asperger.
Donc le soir, selon mon énergie — parce que oui, être ambulancier, c’est souvent être crevé plus tôt que prévu— on s’installe ensemble devant la télévision à regarder des dessins animés doux ou rigolos, on joue au LEGO, on fait des dessins, de la peinture. Elle adore ça. Ces moments sont notre créativité partagée. En règle générale, cela ne dure pas plus d’une heure
Et puis, quand ses paupières commencent à papillonner, vers 21h30, parfois 22h parce qu’on est entre nous un week-end sur deux, je lui laisse mon lit pour son confort absolue, et je dors sur un lit de camp que je déplie dans le salon. C’est comme ça. C’est mon choix. Son confort d’abord.
🌞 Le samedi matin, comme le dimanche
je me lève vers 7h, par habitude
je range mon lit de camp en le rangeant entre le radiateur et mon vieux fauteuil voltaire.
je range mon sac de couchage après l’avoir aéré
je me passe de l’eau sur le visage
je prépare le petit déjeuner : fraises, framboises, compote, gâteau au chocolat, un jus de fruit, du pain de mie avec de la pâte à tartiner. Elle n’aime pas le lait, alors on fait sans.
Je la réveille vers 8h30 voire 9h, puis nous déjeunons en regardant un dessin animé le temps de son repas (Scooby Doo, Bienvenue chez les Loud, Les Irréductibles… sur la chaine Gulli, d’autres sur Okoo!)
Ensuite, je veux que cette journée ensemble dure plus longtemps, même si je suis encore fatigué de ma semaine, quitte à faire 20 minutes de sieste l’après-midi. Donc, Nous nous organisons ensemble sur les activités à réaliser la journée en fonction du temps disponible.
📚 Une méthode douce pour les devoirs le week
Après le petit-déj, place aux devoirs. Mais je sais que forcer ne mène à rien. Alors on alterne :
15 à 20 minutes de devoirs
Puis 15 à 20 minutes de dessin ou de jeu
Et on recommence, jusqu’à ce que tout soit fait, sans tension, sans crise.
Parfois je négocie :
« Si on finit les devoirs maintenant, on pourra aller au cinéma ou dans une aire de jeux cet après-midi. »
Elle comprend. Elle sait que le deal est juste.
🎈 Être papa solo, ce n’est pas avoir moins à offrir. C’est offrir autrement.
Être papa solo, ambulancier, c’est vivre avec des horaires irréguliers, des journées intenses. Mais le temps passé avec ma fille est sacré. J’apprends à concilier la fatigue avec sa présence, les contraintes avec la créativité.
Et chaque week-end partagé je lui rappelle souvent: “Je ne suis pas là tous les jours, mais je suis toujours là pour toi. Et je serai toujours ton papa! Et je ne serai jamais tellement loin de toi!”
Le week end passe et je m’organise continuellement avec les bonnes habitudes et en constatant ce qui est efficace tant pour les jeux et son éducation
*Je suis plutôt d’avis pour laisser ma fille jouer en faisant les activités qu’elle veut. C’est contre productif de la forcer à faire ses devoirs, si elle préfère jouer. Et ça peut contrarier son bonheur d’être avec moi. Mais, j’établis toujours un compromis. Des règles souples et inévitables à la fois avec un temps donné pour chaque activité.
Aujourd’hui en 2025, 8 ans après la séparation avec sa mère, elle est en sixième et je suis content du résultat que j’ai eu sur l’organisation des journées. D’ailleurs, je n’ai guère changé de rituel. Je lui demande souvent ce qu’elle veut et si elle apprécie.
En famille: des repas inoubliables
Rien ne vaut plus que les moments en famille. Le temps nous révèle que nous devons profiter du moindre instant de bonheur, et qu’il faut en profiter tant qu’il est là et que nous avons l’opportunité de le vivre. Le papa solo que vous êtes comme moi, apprend vite à conjuguer ces courts instants avec la réalité et à essayer de maitriser vos propres émotions. Ne vous dispersez donc pas dans des distractions personnelles. Profitez de faire des actions communes avec votre enfant, tel que préparer des repas ensemble à la maison, en fonction de votre budget ou aller dans une cafétéria, une fois de temps en temps en lui proposant de manger ce qu’il aime.
Pour nous, je choisis un repas équilibré plutôt que le fast-food.
Midi : Déjeuner en famille ou cafétéria. Mon père, mon frère et ma soeur sont régulièrement aussi présents avec leur famille. Pour des gens comme nous avec des racines italiennes, ça fait du bruit! J’entends par là que nous n’hésitons pas de nous retrouver ensemble pour passer de bon moment au moins 3 heures tantôt certains dans la cafétéria, et d’autres dans le magasin et sa galerie pour faire des courses.
Après-midi : Lorsque nous sommes tous les deux, je lui propose une sortie (au parc du château de ma ville près de Nancy , une séance de cinéma, une visite chez des copains ou aller sur une aire de jeu), en ajustant ce qu’elle m’a dit le matin selon ses envies, et mon budget aussi si elle veut faire une autre activité.
Soirée : Dîner ensemble, jeu calme ou lecture.
Dimanche ( les activités sont aléatoire selon ses envies, la saison, l’ensoleillement et l’état de santé)
Matinée : Activité manuelle (Lego, coloriage).
Midi : Repas simple ou chez la famille. Si je suis chez moi, je lui propose un repas, et si elle refuse je lui demande ce qu’elle veut, et selon mon budget, je retourne dans la grande surface à côté de chez moi. Parfois, je lui dis que je n’ai pas le choix et que j’ai seulement ce qu’elle voit dans le frigo. J’arrive souvent à la convaincre, si elle veut faire une activité spéciale l’après-midi.
Après-midi : Derniers jeux, rangement, retour chez l’autre parent. Je lui fais prendre sa douche et fais son repas. Puis, je la ramène chez sa mère. J’ai souvent fait des trajets à mi-parcours entre mon domicile et celui de mon ex. Étant donné qu’elle est aide-soignante, travaille à côté de chez moi en 2018, je lui ramène notre fille à 5 min de chez moi quand elle travaille à l’hôpital. A partir de 2020, chaque week-end, je fais la moitié des parcours puisqu’il y a un changement professionnel de la maman, donc nous nous organisons.
💬 Être présent, même à distance : un message pour les parents solos
Vous devez savoir une chose essentielle : votre enfant compte sur vous, même si vous êtes séparé de sa maman (ou de son papa dans l’autre sens).
Il est normal de douter de soi, de ressentir de la peur ou de se demander : « Suis-je à la hauteur ? »
Je suis passé par là. Et c’est humain.
Je l’avoue : j’ai pleuré, je me suis senti perdu, j’ai même perdu confiance en moi.
Mais c’est justement à ces moments-là que je me suis découvert comme père excellent.
_ T’es le meilleur, papa, me dit souvent ma fille!
_ J’essaie, lui répondis-je
Le meilleur des parents est le parent qui sait écouter son enfant, reformuler ce qu’il désire est faire en sorte de lui montrer qu’on est là au moment présent.
On ne se découvre pas quand tout va bien.
C’est dans les épreuves qu’on trouve ses ressources, qu’on comprend ce qui fait de nous un parent.
Et croyez-moi, les réponses sont souvent dans vos failles.
👶 Votre enfant a besoin de vous, pas de perfection
Vous n’avez pas besoin d’être parfait.
Il suffit d’être là, d’être vrai, et d’être à l’écoute quand votre enfant vous parle.
Il vous tend un jouet ? Jouez avec lui.
Il vous pose une question ? Répondez avec douceur.
Il vous regarde et ouvre ses bras ? Prenez-le dans les vôtres.
Il n’attend qu’une seule chose : se sentir aimé.
🕰 Le temps de garde est court, mais il peut marquer une vie
Un week-end de garde passe vite. Mais pour lui, chaque minute compte.
Il ne vient pas voir une maison, une télé ou un canapé.
Il vient voir son père.
C’est votre présence, votre regard, votre voix, votre attention qui l’aident à se construire.
Et c’est aussi dans ces moments que vous vous reconnectez à vous-même.
💙 Deux parents, deux mondes, un seul cœur d’enfant
Même séparés, vous restez deux piliers dans sa vie.
Et quand vous êtes là, vraiment là, votre enfant le ressent.
Il n’oubliera pas ce week-end partagé, ce câlin, ce jeu, cette parole douce.
Parce qu’un enfant n’a pas besoin de grand-chose.
Il a juste besoin de savoir qu’il est aimé.
Et toi, en tant que parent, il y a des phrases que tu veux éviter de dire un jour à ton enfant ?
Comment tu organises tes moments avec lui ou elle ?
Tu peux me le raconter en commentaire, j’adore lire vos histoires. On est nombreux à vivre ces moments simples mais précieux… et à vouloir les réussir du mieux qu’on peut.
A bientôt,
Votre conseiller parental.